Une étude du Fonds monétaire international datée de 2015 (et donc portée depuis longtemps à la connaissance des dirigeants français et occidentaux) souligne que plus la fortune des riches s’accroît, moins forte est la croissance. 

Explications :

Lorsque la part de gâteau des 20 % les plus aisés augmente de 1 %, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (– 0,08 point) dans les cinq ans qui suivent. Autrement dit, les avantages des plus riches ne ruissellent pas vers le bas, contrairement aux convictions des économistes néolibéraux qui défendirent les politiques de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan et les baisses d’impôt pour les hauts et très hauts revenus.

En revanche, une augmentation de même importance (+ 1 %) de la part des revenus détenue par les 20 % les plus pauvres est associée à une croissance plus forte de 0,38 point.”

Les auteurs font également remarquer que “la globalisation financière et les progrès technologiques sont associés, partout, à une augmentation de la part des revenus détenue par les 10 % les plus riches, désormais neuf fois plus importante que celle détenue par les 10 % les plus pauvres.

Ils observent également que “l’assouplissement du marché du travail va de pair avec une inégalité croissante et l’enrichissement des 10 % les plus aisés. Ils en concluent que la flexibilité du marché du travail bénéficie aux plus riches et réduit le pouvoir de négociation des travailleurs pauvres.

Un travail de l’OCDE est parvenu à des conclusions similaires établissant que “l’augmentation des inégalités entre 1985 et 2005 a coûté en moyenne près de 4,7 points de croissance cumulée dans les pays avancés, moins du fait de l’envolée des revenus des plus riches que du sort réservé aux 40 % les plus défavorisés.”

Pour réduire les inégalités, les experts du FMI recommandent “dans les pays émergents et en développement de donner aux plus pauvres accès aux services financiers. Dans les pays avancés, l’accent doit être mis sur le développement du capital humain et des compétences et sur une politique fiscale plus redistributive, par le biais des impôts sur la fortune et la propriété, ainsi que sur une fiscalité des revenus plus progressive.

Question : pourquoi les politiques menées encore actuellement, et même souvent amplifiées par nos gouvernants sont-elles en opposition absolue avec ces conclusions et ces préconisations, alors que (officiellement) c’est la croissance qui serait la solution à tous nos maux ?

ADSV – Team Editorial